- Nouveau Regard
Rose derrière et toutes les couleurs devant
Mis à jour : 1 mai 2019
Ce 31 octobre s'achèvera le mois rose, consacré à la sensibilisation au cancer du
sein. A cette occasion, l’atelier NM à Martigny et le duo Nouveau Regard
s’associent pour un message simple: le cancer ne s’arrête pas au sein, pas au
31 octobre, et tout n’est pas rose dans le monde médical, mais les initiatives
privées pour élargir la palette de couleurs existent. Car porter du rose, c’est bien,
mais agir, c’est encore mieux.
«J’ai longtemps hésité à en parler, et j’ai réalisé que de ne pas le faire allait m’obliger à
mentir. Alors j’ai choisi la transparence.» Le 1er octobre dernier, la styliste Nicole Mottet
diffuse, comme elle le fait régulièrement, une newsletter à la clientèle de son atelier de
couture et de dépôt-vente vintage et seconde main. Sauf que celle-ci débute par «Je n’en
fais pas un mystère, après 12 ans de répit, je viens d’être à nouveau touchée par ce cancer,
qui concerne 1 femme sur 8.» Dans ce courrier, après avoir évoqué cette maladie qui
heureusement n’est plus un tabou, la féminité touchée ou encore son choix de verser 10%
de ses revenus d’octobre à la recherche contre le cancer, Nicole Mottet en vient aux fait:
«Porter du rose, témoigner de sa solidarité sur une chaîne Facebook ou ailleurs, c’est bien.
Poser un acte, c’est mieux.» Ainsi, le dernier jour de ce mois rose, l’atelier NM propose des
portes ouvertes et de quoi cogiter, s’informer, agir (voir programme ci-dessous).
Pauline et Juliane, pour un nouveau regard sur soi

Au programme
notamment, la venue de Pauline Roduit et Juliane Andematten. Respectivement psycho-socio-esthéticienne et conseillère en image, les deux jeunes femmes se sont associées il y a quelques mois et installées à la Maison Santé Chablais, où elles accompagnent les personnes atteintes d’un cancer avant, pendant et après leur opération ou leur-s traitement-s oncologique-s, tout en intervenant également à l’hôpital ou encore dans une institution de
réhabilitation psychosociale. Leur particularité? Un regard neuf et les Franjynes, des franges
associées à des turbans. «De nombreux changements sont inhérents à la maladie et aux
traitements. On connaît la perte des cheveux, de sourcils et parfois de cils, mais il y a aussi
la sécheresse de peau, les ongles cassants ou noirs, etc. Nous aidons les patient-e-s à se
réapproprier leur image et prendre soin d’eux-elles.»
Quant aux Franjynes, imaginées par Julie Meunier, une jeune Française touchée à 27 ans par un cancer du sein, elles s’intègrent parfaitement dans leur philosophie. «Certaines
personnes développent des allergies à la perruque ou ne la supportent pas. Les Franjynes
proposent une vaste palette de couleurs, tant pour la frange que pour le turban, elles laissent respirer le cuir chevelu, et coûtent dix fois moins cher (ndlr: entre 60 et 100 francs/pièce).»
1 personne sur 5 touchées, et quelques aberrations
Des aberrations, Nicole Mottet en a toute une série dans sa besace. Il faut dire que non
seulement son parcours l’a amenée à fréquenter très régulièrement le milieu médical mais
aussi que son mois rose a déclenché des vagues de témoignages, certains qui l’ont
beaucoup émue, à l’image de cette cliente qui lui écrit «Mon cancer, survenu lorsque j’avais
20 ans, n’a ni mois ni couleur, juste un nom horrible: lymphome». D’autres qui ont rejoint
certaines de ses expériences et qui lui permettent de poser certains constats. «Nous
disposons d’un Centre du sein à Sion, mais de l’avis même des gens qui y travaillent, il est
largement sous-doté en personnel. A l’Hôpital du Valais, il est peu fait mention des bienfaits
du drainage, alors que pour moi et pour de nombreuses patientes il permet d’éviter les
ponctions à répétition. Etc, etc.»
Ce 31 octobre, à l’atelier NM, ils et elles seront nombreux à évoquer cette maladie qui touche, tous cancers confondus, 1 personne sur 5 avant 70 ans. Et sans doute seront-ils
aussi nombreux à suivre l’invitation de Nicole Mottet: «Nous avons tous, plus ou moins près
de nous, une personne concernée. Alors je vous invite à réfléchir à un acte concret que vous
pourriez poser pour un-e ami-e, un-e proche, un-e voisin-e, un-e parent-e qui vous confiera
peut-être, ou l’a déjà fait, qu’il-elle a reçu un mauvais résultat... On lance le sujet? En quoi
pouvons-nous adoucir le quotidien d’une personne touchée par un cancer?»
Mercredi 31 octobre / Atelier NM, Martigny (rue du Simplon 8)
17h : Accueil
17h-19h : Un nouveau regard, avec Pauline Roduit et Juliane Andenmatten, présentation et démonstrations
17h30 : Projection du film «Cancer: de la peur à l’espoir» (26 min), de Carole Roussopoulos et Nicole Mottet, avec la Ligue valaisanne contre le cancer
18h30 «Le lait de la mort», lecture d’une Nouvelle orientale de Marguerite Yourcenar par la comédienne Rita Gay
Pour en savoir plus
> Visiter la page Facebook de Nicole Mottet: https://www.facebook.com/Atelier-NM-Nicole-Mottet-102203106513644/
ou son espace de coworking: http://www.espacesimplon8.ch/
> Visiter le site de Pauline Roduit et Juliane Andenmatten, Nouveau regard: www.nouveau-regard.ch
> Découvrir l’histoire de Julie Meunier et des Franjynes: http://lesfranjynes.com/content/6-qui-sommes-nous